Le mois dernier, le
Gouvernement Congolais a publié les récents chiffres de sa croissance annuelle.
Celle-ci fait état d’une progression de l’ordre de 9,5%.
La part des financements
locaux comme catalyseur de cette croissance fait encore débat.
L’on peut analyser la question
en se basant sur deux secteurs majeurs qui, d’après la banque centrale du
Congo, sont les fers de lance de cette croissance : l’industrie minière et
celle des services avec, notamment, le secteur des télécommunications.
Au delà du fait que le lien de
cause à effet entre secteur primaire et croissance économique reste discutable, les banques Congolaises n’interviennent
que très peu dans le financement d’expansions d’opérations minières productrices
de richesses car bien trop limitées par leurs tailles de bilan. Les fonds nécessaires à ces types d’investissements sont
presque toujours levés à l’étranger. De plus, il se pose bien souvent le
problème de l’expertise nécessaire permettant de mitiger les risques liés à
cette industrie spécialisée.
Le secteur des
télécommunications, pour sa part, intègre
un peu plus les banques locales mais, une fois de plus, principalement pour ces
besoins de fonctionnement; les banques locales ne prenant que très peu (pour ne pas dire pas du tout) part
aux projets d’investissements.
En intervenant essentiellement
sur des échéances de court terme, le secteur bancaire local se retrouve donc plus
bénéficiaire que générateur de cette croissance.
Le rôle du financement des banques Congolaises
n’est cependant pas totalement insignifiant. Entre 2007 et 2013, le pourcentage
des crédits octroyés sur tout le secteur par rapport au PIB à doublé pour
atteindre 5% du PIB toute comme la capacité à collecter l’épargne indiquée par le
taux des dépôts bancaires par rapport au PIB à 9%. Le triplement du PIB sur la
période met cependant un bémol à cette performance.
Au vu du type de financement que les banques
locales octroient, on pourrait s’attendre à ce que les banques soit un meilleure
relai de la croissance nominale à l’économie réelle. Ceci tarde encore ; principalement
en raison d’un taux de bancarisation encore très faible en RDC (environ 5%
contre une moyenne de 10% à 15% en Afrique sub-saharienne).
Cependant, cet élément reste un
indicateur clair de la marge de croissance de cette économie et de son secteur
bancaire.
La priorité actuellement
serait donc de poursuivre la croissance du taux de bancarisation augmentant
ainsi la capacité à collecter l’épargne. Les bilans des banques atteindraient
ainsi des tailles adéquates et celles-ci
se trouveraient donc pourvues du type de liquidité nécessaire pour
progressivement financer de plus larges palettes de besoins générateurs de
richesse.
Cependant, les risques encours
par les instituions bancaires et la gestion de ceux-ci dans nos pays est
malheureusement une réalité à ne pas ignorer. D’après l’Association Congolaise
des Banque, le cout d’exploitation d’une banque en RD Congo est un des plus
élevé en Afrique. En outre, le système légal ne permet pas toujours une
couverture adéquate des risques encourus.
Ceci fait l’objet d’un tout autre
débat…
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